5l4              MEMOIRES DE PIEURE OE LESTOILE.
communiqué son dessein à un prêtre de l'archevêque, à un capucin et à un carme, qui l'exhortèrent de l'exé­cuter. Ensuite il en parla à Seraphin Bianchi, qui par deux fois tâcha à l'en détourner. De Lyon il étoit venu à Paris, où il avoit demandé quels étoient lés prédica­teurs les plus zelez de la Ligue. Son hôte l'avoit adressé è Aubri, curé de Saint-André des A tes, qui avec son vicaire le confirmèrent dans son dessein. Ledit curé l'avoit amené chez le pere Varade, jesuite <»), lequel ils ne trouverent pas ; mais le lendemain il y avoit été seul, et lui avoit fait connoître son dessein, dans lequel il l'exhorta de continuer.
Pour la reparation de ce crime, il à été condamné à avoir le poing droit brûlé, tenant le couteau dont il a été trouvé saisi; à étre tenaillé avec des tenailles ar­dentes , puis rompu tout vif dans le £rand marché de Melun, et exposé sur la roue jusques-à sa mort; et en­suite à être brûlé, et ses cendres jettées au vent.
Le _t8, jour de Saint-Augustin, le duc de Mayenne, avec plusieurs princes et princesses, a assisté à là graiide messe aux Augustins. Il est allé à l'offrande, et a lait porter un bon dîner à ces peres.
Le lundy 3o d'aoust, fut faite une procession générale à Saint-Martin des Champs, en memoire de là levée du siege de Paris. M. le légat y a assisté avec plusieurs autres seigneurs. . Le mardy 31 d'aoust, le bruit a couru qtte le légat avoit envoyé à Rome Pierre-François de Môntôrio (a),
(-) Le pere Varade, fesaite : fl étoit recteur du collége des Jésuites de Paris. — (*) Pierre-François de Mntttorio : prétre italien, camérier da cardinal de Plaisance.
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